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Gothic SENEBRUS
31 juillet 2008

Libraires portugais, liègeois et bibliothécaires, même combat?

RFID1

© ACBM

Actualité.com m'a appris que la librairie Byblos de Lisbonne a franchi le cap et utilise désormais des puces RFID.
Un des avantages de ces puces réside en un gain de temps considérable aux caisses. Je crois que la fin de cette vidéo suffira à vous convaincre :

 

 

Tout n'est cependant pas rose.

"Le libraire espère bien que son système permettra d'améliorer le service proposé au consommateur, le contrôle de son inventaire ainsi que la sécurité." A mes yeux, il ne s'agit que d'un pas de plus vers une déshumanisation des hyper-librairies avec une réduction des contacts humains. En outre, le/la caissier(-ère)-libraire sera encore un peu plus dévalorisé(e) et ne verra plus que des piles passer devant lui(elle), aura moins de contact avec les clients,...

"Selon le libraire, les puces RFID ont amélioré le temps d'attente passé à la caisse de 65 % et ont réduit celui passé à faire les inventaires de 30 %." Le consommateur sera donc gagnant si  -  outre un temps d'attente réduit à la caisse - on considère que le fait de rechercher une livre sur une borne et d'avoir sa cote de rangement soit un gain. On se rapproche ici des OPAC des bibliothèques publiques mais la finalité diffère. Des emplois vont encore passer à la trappe.

Il est d'ailleurs intéressant de pointer le fait que le métier de libraire en hyper-librairie se rapproche de plus en plus de celui de caissier(ère) en hyper-marché. Voyez donc ce petit passage tiré du blog d'Anna Sam** (Caissière no Futur) :

tribUn constat cependant.
L'employé passe de moins en moins de temps avec chaque client et on lui demande un accueil ultra positif dans un temps de plus en plus limité.
Plus de clients par heure, plus d'articles par minute, plus d'argent échangé... et une considération de plus en plus difficile à acquérir...

Alors dans ce monde actuel où l'on veut tout, tout de suite, service et accueil compris en trois minutes chronos, chers clients osez un bonjour et un sourire à la caissière. Cela redonnera un côté humain à votre passage en caisse.
Et vous chère caissière, qui dans ce monde du travail où tout doit aller vite, toujours plus vite, prenez un instant pour regarder le client qu'il y a face à vous, osez aussi un bonjour et un sourire. Cela redonnera un côté humain à son passage en caisse et à votre travail.


    Et demain ? E-commerce ou hypermarchés de plus en plus grands ? Et si l'on revenait vers les commerces de détail ?
           




Dans Le Soir de lundi, on pouvait lire que les bibliothécaires sont inquiets face à Internet*. J'adhère à cet article mais pas à ceci : « Au début du net, les ados délaissaient l’écrit. Mais, petit à petit, ils y retournent parce qu’ils constatent les limites du web, observe Bernard Mouton, bibliothécaire.(...)» J'ignore quels sont les jeunes que ce Monsieur fréquente, j'ai peut-être une très mauvaise image de la jeunesse mais il me semble qu'il est en plein délire. Sur quoi se base-t-il pour affirmer une telle chose? Il se base peut-être sur le public de sa bibliothèque? Ces jeunes lecteurs sont-ils représentatifs de la jeunesse actuelle? J'ai du mal à le croire et tout porte à penser qu'il se trompe...

En reprenant le titre de l'article, ne peut-on pas se poser la question suivante? :

Les libraires ne doivent-ils pas être inquiets face au RFID tout comme les bibliothécaires peuvent l'être face à Internet?


eduLes résultats de l'étude dont je parlais dans un post intitulé "La génération "Copier-Coller", une génération en péril?" sont arrivés. Le rapport de synthèse de l'enquête CIUF/EduDOC sur les compétences informationnelles et documentaires des étudiants qui accèdent à l'enseignement supérieur en Communauté française de Belgique sont accessibles sur le site edudoc.be (PDF) et sur le site ciuf.be. Ces résultats ne nous informent pas sur l'éventuel retour au papier dont nous parle ce monsieur mais je ne résiste pas à pointer ici quelques hypothèses.

Hypothèse 3 : la disposition d’une connexion Internet à domicile a un impact sur le niveau de performance et celui-ci ne se réduit pas au niveau socio-économique de la famille.
 

Hypothèse 4 : la fréquentation d’une bibliothèque ou d’un centre de documentation au cours de l’enseignement secondaire favorise le niveau de performance.

Hypothèse 7 : le fait d’avoir une option forte (6 h ou plus) en dernière année de l’enseignement secondaire, en mathématiques, sciences, langues anciennes ou en langue maternelle, quelle qu’elle soit, a une influence sur le niveau de performance.

Que répondriez-vous à ces trois hypothèses?

Je serais, à froid, arrivé aux mêmes conclusions que l'enquête mais quelle aurait été la valeur de celles-ci? Ce qui est intéressant ici, c'est qu'il s'agit d'un rapport basé sur une enquête empirique avec tout ce que ceci sous-entend.  La synthèse sera, je l'espère, utilisée à bon escient et aidera les formateurs à inverser la donne afin que les étudiants accèdent, un jour, à l'enseignement supérieur avec un réel bagage qui puisse leur permettre d'entamer des recherches documentaires avec un minimum d'esprit critique. 

Pour conclure, je parlerai d'un autre combat, toujours découvert sur Actualité.com, mené par les libraires liégeois. Les libraires de Liège dormiront tranquilles. Un gang de jeunes aurait récemment dévalisé les librairies*** de la ville de Liège. Ils viennent d'être arrêtés et tous sont mineurs. Après ça, il y en a qui diront que les jeunes ne lisent plus... a moins que l'objet de leur délit fut autre?

*Les bibliothécaires inquiets face à l’internet un article du 

**Les tribulations d'une caissière / Anna Sam. - Paris : Stock, 2008. - 200 p. ; 22 cm. - (Document, ISSN 0761-4616)
ISBN 978-2-234-06163-7

*** Il s'agit probablement de Press Shop, l'amalgame étant malheureusement de plus en plus fréquent.



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