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Gothic SENEBRUS
13 juillet 2008

Réponse à un Professeur ordinaire...

La Carte Blanche publiée ce 21 février 2008 dans Le Soir m'a fait bondir quand je la découvris ce dimanche matin...

Premier vrai coup de gueule sur Gothic SENEBRUS...

Chercheurs cherchent Bibliothèque : pas sérieux s’abstenir

un article du  

La voici, son auteur ne mérite pas que je sucre une seule partie de son propos auquel je répond plus bas!

Le Soir s’est récemment fait l’écho des menaces de communautarisation pesant sur les grandes institutions scientifiques fédérales, comme les Musées royaux des Beaux-Arts, le Musée de l’Afrique centrale, la Bibliothèque royale Albert Ier. À cette occasion, la ministre-présidente de la Communauté française, Marie Arena, s’est émue de la proposition flamande visant au démantèlement – je cite – d’« outils qui fonctionnent, mais qui ont le grand tort de participer au prestige national ».

S’agissant de la Bibliothèque royale Albert Ier, il ne faudrait pas que cette réaction, fondée, occulte la réalité de terrain. Car, de la Bibliothèque royale, sans doute, on peut dire qu’elle fonctionne ; mais c’est tout, et encore faudrait-il savoir de quelle manière…

Le grand public ignore généralement qu’elle accueille un contingent très restreint de chercheurs de haut niveau – jeunes doctorants préparant leur thèse, académiques travaillant sur des thèmes en relation directe avec leur enseignement – regroupés dans ce qu’on appelle la Salle de travail. Ils ne sont pas nombreux ; leur visibilité est réduite, mais la fréquentation de la Bibliothèque est pour eux d’une nécessité vitale : ce ne sont pas des lecteurs désireux de meubler leurs loisirs, des curieux, mais des professionnels engagés dans des recherches complexes, souvent de longue haleine. Ce sont eux qui, par leurs publications scientifiques, leur enseignement, leurs participations à des colloques ou des congrès internationaux, contribuent le plus au prestige de la Belgique. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, jusqu’ici, ils disposaient de menus privilèges (qu’on se rassure ; il ne s’agit que de commodités de consultation de documents !), qui n’ont plus l’air d’agréer beaucoup aux autorités actuellement en charge de l’établissement. Ils dépendent donc étroitement des conditions de travail qu’on veut bien leur concéder. Or, il se trouve que depuis deux ans, ces conditions se sont singulièrement détériorées, parallèlement au déclin d’une institution incapable de soutenir le rythme de la recherche de pointe. Au lieu de s’attaquer aux défaillances chroniques de son

fonctionnement – actualisation déficiente des collections, lacunes incompréhensibles, ouvrages inexplicablement manquants, absence de suivi dans les acquisitions, etc. –, les responsables de l’institution préfèrent, pour des raisons elles aussi incompréhensibles, multiplier les contraintes imposées aux chercheurs : réductions des horaires, démantèlement de pans entiers d’instruments de référence, tracasseries en tous genres, transferts massifs d’ouvrages antérieurs à 1810 (beaucoup sont loin d’être des raretés bibliographiques…) vers la sacro-sainte Réserve dite « précieuse », que les modalités de consultation en vigueur ont transformée en sanctuaire. Cette dernière mesure semble à première vue justifiée par une politique de conservation, fort prisée d’une caste administrative très peu sensible aux besoins des lecteurs, quand elle ne leur est pas franchement hostile. C’est la formule à la mode : on conserve, donc on ne consulte plus, ce qui a pour effet immanquable de transformer le lieu en mausolée, d’où s’est échappé le souffle de l’esprit. Autre justificatif également à la mode ; le recours à internet, commode solution qui dispenserait de l’obligation de consulter les originaux. Or, justement, s’il est une évidence que des chercheurs de haut niveau n’ignorent pas, c’est que la décontextualisation des sources disponibles sur ce médium, le manque de rigueur

critique de leur présentation ; et dans beaucoup de cas les doutes mêmes portant sur leur authenticité générique, en rendent la consultation aléatoire.

Tout cela, toutefois, ne serait encore rien si la Bibliothèque Albert Ier n’avait érigé l’opacité de sa politique à l’égard des lecteurs en règle d’or. Voilà donc un service public qui ignore superbement les premiers intéressés à sa survie et à son bon fonctionnement, les lecteurs ! Il n’existe en effet aucun organe de concertation qui permettrait aux lecteurs et aux chercheurs de se faire entendre : dans la plus importante bibliothèque du pays, le déficit démocratique est permanent.

Je conclurai à propos de l’effort de rénovation, récemment consenti en vue, sans doute, d’attirer le grand public (ce qui n’est nullement la vocation d’un établissement scientifique) : ce n’est pas de cela que l’institution avait besoin. Une nouvelle entrée, au Mont des Arts, c’est très bien ; un nouveau vestiaire, une signalétique modernisée ; une numérisation progressive des collections ; tout cela est sans doute louable. Mais tout cela est du domaine cosmétique ; ce n’est qu’un lifting – dont l’efficacité s’est d’ailleurs révélée inopérante – qui ne peut dissimuler une réalité dont, peut-être, la ministre Arena ne se doutait pas : la Bibliothèque royale décourage par tous les moyens ceux-là mêmes qui lui sont le plus attachés, qui y travaillent ; et quand elle ne les décourage pas, elle les tue…

Alain Goosens lui répondit le lendemain ici

Non, M. Marx, nous n’avons tué personne… un article du  

la retenue dont il fit preuve dans son propos est tout à son honneur. Je n'aurai pas cette retenue, c'est bien cela la liberté des blogs. Merci canalblog, merci internet, merci de me laisser ici répondre par l'intermédiaire de Monsieur Marx à tout ceux qui sous prétexte qu'ils ont de l'argent, un diplôme, un certain niveau dans la société ou même des connaissances reconnues se croient supérieurs à leur prochain, revendiquent des privilèges au sein d'institutions au nom de toute leur culture, richesse d'âme ou de porte-billets.

L'ULB n'est elle pas un des fleurons de la libre pensée?
Monsieur Marx, ne donnez vous pas un cours sur le sujet???

Sachez, cher professeur, qu'à mon examen, vous auriez été recalé en tenant un tel discours. Celui-ci ne vous honore guère et je m'explique.

Vous êtes-vous lu ou relu Monsieur le Professeur? Ce sont eux qui, par leurs publications scientifiques, leur enseignement, leurs participations à des colloques ou des congrès internationaux, contribuent le plus au prestige de la Belgique.
Quelle prétention, quelle arrogance! Sachez, cher Monsieur, que, pour avoir fréquenté ce monde de près je ne partage pas du tout votre avis. Certes, vous contribuez au prestige de la Belgique mais qui vous permet d'ajouter le plus?
Les sportifs de haut niveau qui - si on vous écoute - font partie de cette tranche de la population qui fréquente les bibliothèques pour meubler ses loisirs ou par simple curiosité ne contribuent-t-ils pas au prestige de notre pays? Les dessinateurs de bd non plus? La scène rock et le concours Reine Elisabeth non plus? Et le Cardinal Daneels et la famille royale? Les frères Dardenne et le cinéma belge? La Jupiler et le Whisky belge? Des musées tels que le Musée de la Photographie à Charleroi, ne contribuent-ils pas non plus LE PLUS à la renommée de notre patrie?
Et le monsieur qui chaque semaine ramasse les immondices que vous avez sortis la veille, que feriez-vous s'il n'était pas là? N'a-t-il - lui non plus? - pas le droit à un peu de respect, d'estime et de loisirs soient-ils culturels? Comment contribueriez-vous au prestige de notre nation sans toutes les petites mains qui n'ont pas la prétention de revendiquer des privilèges soient-ils réduits à des commodités de consultation de documents?
Le pensionné qui - chaque jour - vient consulter un ouvrage écrit par une de vos éminences, un journal ou autre dans la salle de lecture n'a-t-il pas droit à cette joie qui meuble sa fin de vie passée à contribuer à sa manière au prestige de la Belgique? Vos doctorants contribuent peut-être le plus à la renommée de la Belgique mais dans un milieu très pointu et restreint on cher Monsieur. Je pourrais continuer pendant des heures pour démonter ce plus de trop mais d'autres activités m'attendent.

N'habitant pas Bruxelles et ne fréquentant les bibliothèques et les librairies que pour mon besoin non moins vital de lecture, de culture, de curiosité,... il m'est impossible de démonter le constat que vous faites sur la détérioration de l'institution que vous critiquez. Critique dont le ton acerbe m'a plus que déplu et horrifié venant de quelqu'un de votre niveau. Depuis que je sais que vous enseignez le libre examen, je me permets d'ajouter que - nous ne sommes en effet pas dans du surréalisme (cher Jo) - je me suis cru, durant un bref instant en pleine Quatrième Dimension. Attention, on entre ici dans les romans de fictions (82-3), dans de la détente pure, du loisir,...

Je pense que vous vous trompez de cible cher Marx. Les bibliothèques publiques belges, à l'instar de l'enseignement et d'autres secteurs manquent de moyens financiers et c'est bien là le problème si il devait y en avoir un.

Les menus privilèges que vous revendiquez datent d'une autre époque. Pour rappel, la KBR est certes un institut scientifique général de l'Etat Fédéral belge mais elle est aussi une organisation de services au public. Dès lors toute personne possédant une carte de lecteur en règle doit y être accueilli aussi bien que le doctorant. L'utilisation des ressources fournies est tout aussi vitale pour lui que la libre pensée...

En ce qui concerne la réserve précieuse, permettez moi de vous rappeler que l'ULB a une politique similaire et que sa réserve accueille les ouvrages antérieurs à 1800. Dont, plus que probablement ,certains sont également loin d'être des raretés bibliographiques.

Je vous rejoins au niveau de l'excuse d'internet et n'ai rien à ajouter à votre propos. Si ce n'est que la bibliothèque de Lyon vient de signer un contrat avec Google. Bientôt, vos protégés n'auront plus à se déplacer et à subir le fait d'être servi comme Monsieur tout le monde... Voyez donc ici.
En ce qui concerne la suite de votre carte blanche sur un éventuel organe de concertation ainsi que sur le lifting de la KBR, la réponse de son attaché de direction va dans mon sens.

Enfin, ayant travaillé pendant quelques années dans un centre d'archives quotidiennement visité par les membres de votre communauté, sachez, cher Monsieur que le respect doit aller dans les deux sens et que, ne vous en déplaise, la société d'élite dont vous faites partie est à l'image même de toute la société. Elle a en effet de très bons éléments, humbles, bien élevés, respectueux des livres,... Cependant, j'ai appris qu'elle héberge également la pire facette de notre société. Des gens pour qui le vouvoiement est étranger,  des gens qui mangent sur les tables qui sont mises à leur disposition, des gens qui - Oui Monsieur! - partent sans payer les quelques cents demandés pour les copies qu'ils viennent de faire sans autorisation en croquant le dos de livres qui dans d'autres institutions seraient dans une réserve précieuse, des gens qui - habitués à leurs privilèges - demandent qu'on laisse des ouvrages de côté car ils reviendront les consulter mais ils ne reviennent jamais et préviennent encore moins,... Ce sont ces gens là Monsieur à qui vous donnez cours, ces gens là Monsieur qui contribuent au prestige de la Belgique mais qui en son sein ne contribuent pas du tout prestige de l'université dont ils sont issus. Et sachez enfin, cher Monsieur que ce sont parfois les plus jeunes et les moins gradés qui sont de la première catégorie...

Vous êtes certainement une autorité dans votre domaine mais tentez, à l'avenir d'avoir la grandeur d'âme de rester humble. Bravo, vous ne vous soumettez point mais, lorsque vous le faites, faites le à bon escient et avec l'intelligence de la modestie qui est l'arme des plus grands...

Un lecteur curieux qui a fait ce choix par nécessité vitale...

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