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Gothic SENEBRUS
8 avril 2009

Lecture (suite)...

... de Lecture (clic).

"Il y a ce que l'on sait, et il y a ce que l'on ignore" André Gide

Je tiens à remercier Tatum pour ses mails et pour l'échange téléphonique qui suivit. Je dois dire qu'il a réussi à m'intriguer et que l'ennui est en train d'être remplacé par une forte envie d'en savoir plus et donc de me replonger dans ce livre.

Voici un morceau choisi du message qu'il m'a envoyé en réponse au post "Lecture" :

(...) (1) après coup (après le film, après la Palme d'Or, après les polémiques sur le film), on peut avoir l'impression que le livre a été encensé par la critique... Je ne suis pas sûr du tout que ce fût vraiment le cas. Critique au Cahiers, musicien post-punk, instituteur en rupture de consensus, Bégaudeau avait plutôt tout pour qu'on le déteste (jadis). Pas vraiment ce que tu appelles quelque part "des produits grand public".

ELM faisait partie de ces livres qui sont "globalement défendus" -- par les gens qui l'avaient lu (avant le film, toujours), mais il n'appartenait pas à ce corpus de dix ou vingt livres par mois que personne ne lit et que tout le monde feint de connaître pour pouvoir en dire du bien... ou du mal, selon le sens du vent.

(2) une pétasse est bel et bien une pute. Trésors de la langue française :

PÉTASSE 1, subst. fém.
Arg. ou vulg. [Empl. le plus souvent comme injure] Prostituée débutante ou occasionnelle, femme facile. Sal' pétasse. Bonne à tout faire et propre à rien (BRUANT 1901, p.266). Il courtisait la patronne et disait: «Ce n'est pas une ménesse, ce n'est pas une pétasse. Exactement, une moukère» (DUHAMEL, Désert Bièvres, 1937, p.219).
Prononc.: [petas]. Étymol. et Hist. 1878 «prostituée» (RIGAUD, Dict. jargon paris.). Dér. de péter*; suff. -asse*, avec infl. de pute*, putasse*. Bbg. CHAUTARD Vie étrange Argot 1931, p.137. RADTKE (E.). Typologie des sexuell-erotischen Vokabulars [...]. Tübingen, 1979, p.117.

Dans la scène à laquelle tu fais allusion, il me semble que l'élève a donc raison contre le pauvre prof., qui ne conteste pas le sens du mot, mais conteste avoir VOULU la traiter de pute. Je te dis ça de mes mouares. Cette seule scène élargit très nettement le "champ" du livre, qui n'est pas simplement un pleurnichoir sur cette-pauvre-langue-française que les gosses n'ont de cesse que d'esquinter (pas seulement ceux des banlieues, comme tu le dis justement, d'autant que Bégaudeau enseignait à Paris).

(Rappelons aux gens qui déplorent la dégradation permanente et quotidienne de notre "belle langue" est plus le fait des guignolos de la presse rock et culture, des attachés de presse de tout poil, les publicitaires, des enseignants flemmards, des démagogues communicants des partis politiques (surtout de gauche, bien sûr) et de l'ensemble du corpus socio-cul de ce magnifique XXIe siècle en devenir qui travaillent de manière délibérée à la déglinguer, cette langue (pour des motifs variés)... tu le sais aussi bien que moi... beaucoup plus que ces pauvres "jeunes" qui ont bon dos. Là-dessus, Bégaudeau et moi sommes d'accord. Son livre s'interrogeant beaucoup plus sur l'échec du prof (lui ?) (et, donc, du père, du bibliothécaire, du curé, etc.) à transmettre la langue et la culture qui va avec, que sur le mal-parler et le mal-savoir des élèves.(...)

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